La profession de banquier privé a beaucoup fait parler d’elle. Mon intention est de le faire de façon simple, claire, sans abuser des termes techniques et en faisant preuve de bon sens.
Un banquier privé est un conseiller financier qui connaît parfaitement ses clients, leur situation patrimoniale, leurs objectifs d’investissement et de rentabilité, leur profil de risque, leurs besoins en liquidité, leur situation fiscale et même leurs préoccupations personnelles, entre autres nombreux aspects. Avec toutes ces informations, il réalise des recommandations d’investissement pour augmenter leur patrimoine à moyen et à long terme, en fonction de leurs objectifs. Autrement dit, il développe une véritable gestion, entièrement personnalisée, du patrimoine de ses clients.
On parle d’un secteur et d’une profession, celle de banquier privé, souvent déshumanisée et extrêmement compétitive, néanmoins et comme dans bon nombre de professions, les bons professionnels se distinguent par leur engagement et leur exigence personnelle. Or, l’expérience nous apprend que les clients qui perçoivent ce niveau de personnalisation, d’engagement et de confiance, apprécient extraordinairement leur relation avec leur banquier privé.
Pour proposer une véritable gestion personnalisée, le banquier privé doit posséder des compétences fondamentales, comme la maîtrise technique des marchés et une formation financière dans tous les domaines, il doit constamment se mettre à jour, approfondir ses connaissances de l’actualité micro et macroéconomique, maîtriser la réglementation financière en vigueur, être capable d’établir une vision à long terme, et posséder une longue liste de hard skills ou habilités techniques. Le plus important étant sans doute selon moi les soft skills ou habilités sociales, comme l’écoute active, l’empathie envers le client pour savoir établir des relations professionnelles basées sur la confiance et la sincérité. Or, il est impossible de développer toutes ces compétences sans un esprit de persévérance et d’engagement vis-à-vis de la profession.
Le client apprécie la relation personnelle et par-dessus tout le service personnalisé que nous lui prêtons. Les propos de nos clients illustrent parfaitement notre valeur ajoutée : « Le plus important pour moi, c’est que vous êtes toujours là ». Derrière cette synthèse de notre travail, se cachent des efforts acharnés sous forme de disponibilité, proximité, récurrence, connaissance, accompagnement et conseils intégraux, pour apporter des solutions rapides et de qualité.
La personnalisation et toutes les caractéristiques mentionnées se traduisent par une connaissance profonde du client, et nous permettent de le comprendre pour anticiper ses besoins et définir une stratégie pour le futur, avec honnêteté et transparence.
Tout le monde sait que dans un contexte où les marchés financiers sont à la hausse, où les actifs sous gestion augmentent, le client perçoit le travail du banquier privé de façon plus simple et se montre plus réceptif. Toutefois, le véritable défi commence lorsque les actifs sous gestion n’évoluent pas selon les prévisions, ce que le célèbre Warren Buffet a résumé ainsi : « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus ». C’est alors que le travail du banquier privé doit se distinguer avec une augmentation des informations, une analyse de la situation, une communication transparente et un contact permanent avec le client. En définitive, le banquier privé doit savoir gérer l’incertitude.
Le secteur de la banque privée, comme tant d’autres, affronte de nouveaux défis globaux comme la transition énergétique et le développement durable, qui ont un impact sur la profession en raison de l’intégration des nouveaux critères d’investissement durable, comme le réclament de façon pressante les nouvelles générations.
Sans oublier les défis spécifiques du secteur, comme l’irruption de l’intelligence artificielle, les changements constants des réglementations, l’apparition de nouveaux actifs financiers, les cryptomonnaies et la pression dérivée de la concentration du secteur en quête de rentabilité.
À mon avis, et malgré tous ces nouveaux défis, la figure du banquier privé émerge d’une façon plus claire et nécessaire. La grande complexité du monde actuel, et à venir, requiert des professionnels qui sachent déchiffrer toute la complexité et se placer entre elle et le client, pour qu’il soit plus à l’aise. Les défis du banquier privé sont nombreux néanmoins, les bénéfices de cette profession sont inimaginables.
Publié dans Cinco Días 05.08.2023