La psychologie et la gestion des émotions sont tout aussi, voire plus, importantes que les mathématiques au moment d’investir. Bon nombre d’entre vous seront en train de se demander : « Mais de quoi parle-t-il ? Il a perdu la raison ? »
Investir est à la portée de tout le monde de nos jours. Il est possible de le faire à travers notre banque de confiance, à travers des applications mobiles sur notre téléphone et même avec l’achat de biens meubles, comme une voiture ou un appartement, par exemple. Je pense que démocratiser l’investissement est une excellente chose afin que chacun puisse avoir plus de chances de développer son patrimoine. Mais… tout le monde est-il prêt à investir ?
C’est à ce moment précis que nous devons nous demander ce que nous voulons vraiment. Après avoir réalisé cet important travail d’introspection, l’étape suivante consiste à définir les objectifs à atteindre, les outils que nous voulons utiliser et le calendrier que nous nous fixons pour faire fructifier le projet. Enfin, il est très important de poser les limites qui nous permettront de rester sereins en cours de route.
En finance, tout cela s’appelle la gestion d’actifs. Et si on l’extrapole à la vie réelle, en laissant de côté les investissements pour un moment, il y a de grandes similitudes avec la façon dont nous gérons nos relations personnelles. La confiance, la communication assertive et la détermination sont des facteurs clés pour mener à bien un grand projet à long terme. Dans l’univers des investissements, il existe une discipline appelée behavioral finance, ou finance comportementale, qui est le domaine d’étude axé sur la manière dont les facteurs psychologiques peuvent nous influencer au moment d’investir.
La relation entre investisseur et conseiller doit avant tout s’attacher à définir les objectifs à atteindre, ainsi que la viabilité du projet en fonction des limites de chaque investisseur. Il est capital d’agir en toute honnêteté et de savoir gérer les attentes, car, en cas de volatilité des marchés, la confiance sera perdue et il sera très difficile de s’en tenir au plan établi. Pour citer Peter Lynch, l’un des meilleurs investisseurs de tous les temps, « en matière d’actions comme en amour, la facilité à divorcer ne constitue pas une base solide pour l’engagement ».
Afin de gérer au mieux les attentes lors de la construction du portefeuille d’investissement, il convient de savoir quels sont les facteurs maîtrisables (endogènes) et quels sont ceux qui ne le sont pas (exogènes). Les facteurs endogènes peuvent être, par exemple, la somme que l’on investit de manière récurrente ou les moments que l’on choisit pour acheter. Parmi les facteurs exogènes, on trouve les récessions, les hausses de taux d’intérêt ou les conflits géopolitiques, que personne ne peut malheureusement contrôler.
En finance comportementale, parmi les principaux facteurs susceptibles d’avoir une influence, citons :
· Le comportement moutonnier : se porter sur les mêmes investissements que les autres.
· Le vide émotionnel : investir de manière irrationnelle dans des moments de stress.
· L’ancrage : penser que si le prix d’une entreprise a atteint un certain niveau après une correction, il retrouvera sa valeur même si cela n’a aucune logique.
· L’aversion pour la perte : éviter de vendre des positions lorsqu’elles ne fonctionnent pas et que nous avons de meilleures options en termes de coût d’opportunité avec un plus grand potentiel de gain.
· Le biais de confirmation : privilégier des informations externes qui nous confortent dans l’investissement que nous voulons faire en ignorant les données négatives.
· Le biais d’expérience : penser que tout ira bien en ignorant d’éventuels signes avant-coureurs, parce que cela nous a déjà réussi auparavant.
Vous continuez à penser que la psychologie et la gestion des émotions ne sont pas aussi importantes que les chiffres lorsqu’il s’agit d’investir ?
En définitive, je vous invite à faire appel à des conseillers en investissement pour optimiser au maximum votre stratégie patrimoniale.
Diari d’Andorra 14.08.2024